Nouvelle crise au Moyen-Orient
Une crise inédite?
Kippour 50, 11 septembre ou bataille du Têt?
Quelques remarques à chaud inspirées par ce qui se passe actuellement au Moyen-Orient.
Cela ne surprendra personne: c’est une crise.
Comme toute crise:
👉elle cueille à froid, sidère, paralyse
👉on s’intéresse plus aux conséquences qui ne cessent de se multiplier (la complexité d’Edgard Morin) qu’aux causes
👉Pourtant, avant de reprendre l’initiative, il faudra déterminer les défaillances d’un système qui n’a pas su voir les signaux faibles. Comme dans une crise cyber, comment en effet reprendre l’action si l’on n’a plus confiance dans son propre système d’information?
👉les défaillances du système d’information ont une multitude de causes:
❌ la sous-estimation de l’ennemi (ou de la concurrence) vu comme un idiot, figé dans ses schémas. Des Red Teams pour penser comme son ennemi et anticiper ses modes d’actions n’ont visiblement pas été utilisées à bon niveau
❌une confiance aveugle dans la technologie au détriment de l’humain (en dépit des enseignements de l’Ukraine)
❌la primauté de l’analyse politique qui cherche à rationaliser la décision de l’ennemi en mettant de côté les signaux faibles
❌le phénomène de cour autour du chef qui rend difficile un discours de vérité au pays qui était autrefois celui du “Hutzpa”
❌la mise en place de ministres suprémacistes et incompétents qui ont déplacé les priorités sécuritaires
En face, un ennemi qui a conçu une opération spéciale qui a probablement été couronnée d’un succès au-delà des espérances.
✔ une surprise totale
✔ une concentration de forces permettant une supériorité ponctuelle
✔l’exploitation d’une opportunité permise par la division régnant dans un pays au bord de la guerre civile en raison de sa réforme judiciaire
✔une sécurité opérationnelle des préparatifs de l’opération qui démontre une maîtrise parfaite des modes d’actions israéliens
✔ des objectifs stratégiques sur plusieurs plans:
-psychologiques sur la population israélienne qui peut perdre confiance dans son gouvernement et son armée,
-psychologiques sur les populations palestiennes
-relancer le Hamas à un moment où il était particulièrement faible
-reprendre le leadership face à une autorité palestinienne décrédibilisée par les gouvernements israéliens
-le torpillage des négociations avec l’Arabie saoudite et probablement un fort refroidissement avec les pays des accords d’Abraham
✔satisfaire les visées du parrain iranien qui détourne l’attention de son programme nucléaire
✔Le calcul cynique de voir la population de Gaza bombardée fait partie de la stratégie. On notera d’ailleurs qu’alors que les combattants du Hamas disposent d’abris, depuis des années, la population, elle, n’en dispose d’aucun.
🤔 Pourquoi le Hamas a-t-il accepté de sacrifier nombre de ses combattants?Ce qui amène à une question majeure: quelle promesse l’Iran a-t-il faite au Hamas?