“Le responsable c’est moi”!
“Sachez une chose avant tout, le responsable c’est moi”
Un ami m’a raconté récemment une petite histoire riche d’enseignements.
Alors militaire, il servait dans une unité spéciale. Cette unité venait d’être endeuillée par un drame en entraînement.
Peu après, le commandant de cette unité, une figure charismatique, avait alors convoqué quelques membres de son unité autour de lui pour faire le difficile retour d’expérience de ce malheureux évènement.
Lorsque le commandant leur annonce son intention, les membres de la réunion ont comme tout premier réflexe, de chercher un coupable. Il y a bien un responsable à cette histoire!
Et naturellement, très vite, le second réflexe de protection se met en place: nier sa propre responsabilité, car personne ne veut être tenu responsable pour un accident dont chacun ressent que l’origine est diffuse, portée par plusieurs personnes, par une chaîne de responsabilités.
Le commandant prend la parole: “sachez une chose avant tout, c’est qu’en fin de compte, il n’y aura qu’un seul responsable. Et ce responsable c’est moi! Nous sommes réunis pour comprendre ce qui s’est passé et faire en sorte que cela ne se reproduise plus.”.
Les membres de la réunion
Les membres de la réunion, comprennent alors que cette réunion ne ressemble pas à d’autres qu’ils ont pu connaître avant. Ils comprennent qu’ils ne sont pas là pour “une chasse aux sorcières” et que maintenant ils peuvent parler sans crainte et éventuellement révéler leur part de responsabilité, aussi minime soit-elle.
Ce RETEX, retour d’expérience, dans la tradition des unités spéciales, peut ainsi servir réellement à éviter que le même type de drame ne se reproduise.
Par sa petite phrase, le commandant a su créer d’emblée un “cercle de confiance” (Sinek) qui a libéré la parole et donné du sens à la mission commune.
Ce courage moral n’est pas si répandu que cela. La recherche du coupable en toute occasion est souvent le premier réflexe contre lequel des leaders ne savent pas toujours aller.
Mais si l’intention est bien de faire le RETEX pour éviter qu’un accident ne se reproduise, il paraît nécessaire de créer ce “cercle de confiance” qui sécurise les collaborateurs.
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